A la rencontre d'Ataui et Kortney

20h, Auber, après m’être un peu perdue je trouve enfin la bonne sortie. En face du Printemps je tombe sur eux par une miraculeuse coïncidence, Ataui et Kortney sont là sur le point de traverser la rue leur diner en main un simple sandwich grec (et oui un mannequin ça mange ‼). Perfect timing. Ils sont là et me gratifie de leur sourire totally bright. C’est dans leur chambre d’hôtel que se déroulera l’interview.

Il y a des personnes qui sont nées pour être aimées, enviées ou tout simplement admirées, c’est le cas d’Ataui Deng et de Kortney  William, ces deux mannequins n’ont pas qu’une seule corde à leur arc : écriture pour Kortney et le design pour tous les deux à travers la marque « I inspire ». Ils vivent une ascension qi ne semble pas avoir de limites. Récit d’une très belle rencontre avec deux génies de la mode.

Lieutenant Dahnne : Heureuse que ce soit fini ?

Ataui Deng : oui, oui, ouiiii ‼ C’était très dur donc ça fait du bien.

LD : Combien de shows a tu fais cette saison ?

AD : 28 en tout, 14 à New York et 14 à Paris. C’était ma deuxième saison à New York mais ma première à Paris.

Petits cadeaux Vanessa Bruno!!!

LD : Quels étaient tes shows préférés ?

AD : Lanvin, Galliano, et Lacoste

LD : Selon toi quelles sont les collections les plus portables ?

AD : DVF et Dior

LD : Comment définirais tu ton style ? Que portes-tu ?

AD : mon style est gentil, soft. Je porte souvent des shorts et beaucoup de couleurs.

LD : Comment définirais tu ton caractère ?

En chœur : fun, nous ne sommes pas très sérieux, très relax, on n’aime pas les drames. Il y en a beaucoup dans ce milieu. On n’aime pas le stress on essaie de rester au maximum en dehors et de faire les choses à notre façon. On est assez perfectionnistes.

LD : Quelles sont vos passions ?

KW : Le sport en général mais plus particulièrement le basket, la musique et la mode bien sûr. J’écris aussi.

AD : ma seule véritable passion est la vie elle-même. J’aime profiter c’est tout. Certes j’aime la mode aussi.

LD : Comment as-tu atterri dans le milieu de la mode ?

AD : je suis arrivée du Soudan il y a environ 3 ans. Je vivais à Dallas et tout le monde autour de moi me disait que j’étais assez belle pour devenir mannequin, que je devrais tenter ma chance, bla bla bla, donc un jour je suis partie à New York pour tenter ma chance j’avais 16 ans

LD : Quel a été ton premier show ?

AD : Zac Posen

LD : Et ensuite ?

AD : Ensuite j’aurai dû rentrer à Dallas pour reprendre mes études même si je n’étais pas très enthousiaste, mais j’ai rencontré Kortney donc je suis restée à New York.

LD : Comment vous êtes vous rencontrés ?

KW : Dans un parc, elle m’a vu, est venu me voir et m’a dit : « moi c’est Ataui, et toi ? ». Et depuis on ne s’est plus quittés.

LD : C’est une belle histoire. Tu es également son agent ?

KW : Oui, mais je ne fais pas que ça, je suis mannequin, je chante, je danse, je dessine, j’écris, et je créé des T-shirts, je fais plein de choses…

LD : Oui en effet je vois ça. Tu as une marque alors ?

KW : Oui, elle s’appelle « I Inspire » car je veux inspirer toute l’humanité. J’aime tout les aspects de la mode du mannequinat à la création je touche à tout.

Quelques modèles de "I Inspire"

LD : Tu as appris tout seul le design ?

KW : Oui et non, ma mère créé des carrés de tissu pour que les femmes se couvrent (quand elles s’assoient) les jambes lorsqu’elles portent des jupes, je l’ai regardé faire. Je n’aime pas l’école car ils t’apprennent comment faire de leur façon, alors que je préfère savoir quelle façon me correspond.

LD : Selon toi quelle est la particularité de ta marque ?

KW : Ma façon de penser, selon moi tu n’as pas besoin d’être mince, noir, blanc, blond, homme, ou femme pour être heureux. Tu peux être toi-même et faire les choses à ta façon et cela peut te rendre heureux. Je veux utiliser plus de mannequins internationaux, y en a marre des blondes. C’est mieux d’avoir quatre mannequins blanches, quatre noires, quatre asiatiques, quatre métisses, etc… La mode ce n’est pas juste des filles blanches marchant sur le podium. Comment une fille peut elle s’imaginer dans les vêtements si elle ne peut pas s’identifier aux mannequins. Je veux toutes les tailles, juste des belles femmes avec un éventail de couleur comme les Nations Unies. C’est ma vision.

23h-23h30 l’entrevue se fini déjà, je n’ai pas vu le temps passer, stimulant je pense que c’est un mot qui définit cette entrevue. Plus que leur travail j’ai aimé les personnes derrière, généreux, gentils, pas prise de tête bref des perles. Tout ce que je peux dire pour finir c’est que ce sont deux personnes à garder à l’œil car ils iront loin très loin je pense.

 Avant de vous laisser je veux juste vous offrir cette pensée de Kortney qui m’a beaucoup plu. « Je me focalise sur les actions et non sur leur résultat, 1+1=2 c’est logique, alors mieux vaut se concentrer sur ce que l’on fait pour obtenir deux. Si tu travailles dur le résultat va venir, alors ne te fixes pas sur l’argent que tu peux faire, occupe toi de ce que tu fais pour avoir cet argent et sur le savoir que tu en retires ». Un peu de philo ça ne fait pas de mal.
Voici un petit lien pour voir la collection de Kortney:
Kortney William présente sa collection à Boston.
Photos: Lieutenant Dahnne